top of page
Eleonore, oursonne et enfant intérieur, ourse en peluche  support de thérapie

Les hurlements de l'oursonne

Il y a dans l’adulte un enfant, un enfant éternel toujours en état de devenir, jamais terminé, qui aurait besoin constamment de soins, d’attention et d’éducation. C’est cette partie de la personnalité humaine qui voudrait se développer en entier.

L’âme et la vie

C.G. Jung

1-Souvenirs, souvenirs...

Première scène :

De l'influence de l'art sur les rêves d'enfant.

Je contemple l'écran de mon smartphone relayant des reproductions d'œuvres d'un peintre qui ont souvent renforcé mes rêves de petite fille : Edgar Degas. Ma jolie moquette bleu nuit étoilée lui sert de cadre. Edgar Degas qui, au début des années 1860, peignit des scènes de la vie moderne :  les courses de chevaux, le théâtre, le ballet… Ah, les danseuses, ces petits rats de l'opéra … Je voulais tellement faire partie de ce corps de métier… Ma mère m'y aida, envers et contre tout, mais lorsque le verdict tomba (j'étais de trop petite taille !), la réalité détruisit le rêve ! 

Peinture de Edgar Degas
L'oursonne Eleonore, ourse en peluche  ojet de communication thérapeutique

2-Les peluches

Deuxième scène :

De la puissance d'un exercice thérapeutique.

 

« Je vais vous demander de faire un exercice. Avez-vous une poupée, ou une peluche, qui représenterait pour vous l’enfant que vous étiez ?

— Des peluches, oui, j’en ai un certain nombre.

— Alors, choisissez-en une et parlez-lui chaque jour, pendant un mois; dites-lui ce que, selon vous, vous auriez aimé entendre lorsque vous étiez petite ; octroyez-lui les attentions dont elle aurait souhaité être entourée, par exemple : prenez-la dans vos bras, serrez la fort contre votre cœur…

— … ce serait comme … comme devenir la mère de moi-même ?

— Oui. Si les émotions sont fortes, laissez-vous aller à pleurer, c’est important de pleurer.

— Quelle belle aventure vous me proposez là, je peux l’écrire ?

— Oui, écrire est thérapeutique.

— Ce sera compliqué.

— Tant mieux, Les personnes qui me déclarent que ce sera facile, je n’y crois pas ; c’est bon signe, je ressens votre sincérité, de la lumière au fond de vous."

​​

3 – Les trois premiers jours

Troisième scène :

Début de l'expérience thérapeutique.

 

Je suis terriblement intimidée.

L’oursonne me fixe, impassible, sans baisser ou détourner le regard. Elle me regarde intensément, c’est tout. Muette. J’aimerais qu’elle émette quelques sons, comme un chat feulant de contentement. C’est impossible, je le sais, mais j’ai l’intuition que peut-être un jour, elle me prendra tellement en considération que sa voix intérieure parviendra à mes oreilles attentives.

 

L’expérience est délicate. Par quoi commencer ?

M’imaginer être cette oursonne lorsque j'étais enfant ? Imaginer que ma mère était une ourse blanche attentive à aimer et à protéger ses oursons ?

Étrange pari à tenir !

Peinture de Camille Corot : "Madame Stumpf et sa fille", 1872
Symbole du couronnement d'une reine

4 – Pourquoi ce prénom Éléonore ?

Quatrième scène :

Premières intuitions, premiers doutes.

 

L’oursonne m’a répondu.

Enfin presque !

Ses grands yeux noirs de jais m’ont projetée en ces instants privilégiés de ma petite enfance où, avant de m’endormir, je m’inventais des histoires toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Je devenais l’héroïne d’aventures passionnées et tumultueuses : des chevaliers accouraient, sur leurs fiers destriers, à bride abattue, pour me délivrer de situations à haut risque dont j’étais l’infortunée prisonnière ; je me prénommais Éléonore.

 

Je me souviens de cette anecdote seulement aujourd’hui ! La réminiscence de ce beau petit nom me localisant au cœur d’un mythique moyen-âge vient de s’imposer en mon esprit, telle une feuille d’automne, délicatement détachée de sa branche, voletant et se posant dans la paume de ma main.

5-La fuite

Cinquième scène :

 

Des conséquences d'une amnésie post-traumatique

 

Ce matin, comme d’habitude, je souris à Eléonore, mon oursonne, et je caresse le museau du petit chien brun, son gardien ; je m’assieds et installe l’ourse blanche sur mes genoux, tendrement, la cajole affectueusement, et murmure dans le creux duveteux de son oreille ourlée de rouge :

 « Ma chère petite fille, amour de ma vie, je dois te faire un aveu…  C’est difficile…  Je ne désirais pas ta venue au monde… Tu es née… Comment dire… Par la force des choses.

Tu restes silencieuse, tu ne réagis pas.

Est-ce que tu m’entends et saisis mes propos ? 

Peut-être réfléchis-tu ?

Écoute-moi bien, c’est important.

Boules de feu rouge
sensation atroce de fuir au sein d’un brasier incandescent !
Northern Lights
Éléonore de Provence

6 – Un pardon au XIIIème siècle

Sixième scène :

 

Dans l'esprit d'Éléonore de Provence.

 

Je ne peux m’empêcher, bien malgré moi, de me projeter dans l’histoire d’Éléonore de Provence. C’est un appel, comme si un contact avec le passé, aussi lointain soit-il, pouvait me guider vers des pistes de compréhension.

Je me glisse dans l'esprit d’Eléonore de Provence…

Je me laisse happer vers le XIIIème siècle, consentante.

Bizarre impression de me retrouver en un lieu familier, un château, celui de Forcalquier, dont il ne reste que quelques ruines actuellement, si majestueux à son époque glorieuse, proche de Dauphin et de Saint-Maime, de cette belle forêt d’Asson où j’adore me balader. Je trottine dans les sous-bois en quête de fruits rouges délicieux à déguster, faisant fi des conseils de prudence que l’on ne cesse de me prodiguer. Je me sens fière, invincible, intrépide, et, tout en cheminant, je rêve de chevaliers sans peurs et sans reproches, en armures, combattant pour défendre mon honneur, quand je serai grande. J’ai huit ans. Je songe à ma mère, Béatrice de Savoie, sur le point d’accoucher d’un cinquième petit frère ou d'une petite sœur.

7 – Confidences dans le creux de l'oreille

Septième scène :

2 rêves et 1 apparition.

Moi :

Bonjour Eléonore, ma fidèle oursonne. Puis-je te raconter un rêve qui m’obsède ? Me feras-tu part de ce qu’il signifie ?

 

L’oursonne incline la tête en guise d’acquiescement.

 

Moi :

J’en suis heureuse. Je vais enfin entendre le son de ta voix.

 

L’oursonne :

Á bas bruit, dans ton esprit, en effet ; je vais vibrer pour toi, en tant qu’incarnation de l’âme de l’enfant que tu étais, puisque tu m’as investie de ce rôle. Je t’écoute.

 

Moi :

Merci. Voici mon rêve.

Abstract Lights
Confidences dans le creux de l'oreille
L' Ange à la lance portant l'inscription « tu as blessé mon cœur,  sur le pont Saint-Ange à Rome.

8 – La voie des anges

Huitième scène.

 

 

 

Une apparition !

Je ne l’ai pas oubliée.  

Je ne l’oublierai jamais.

Ces lettres et ce nombre, bien lisibles, alignés et centrés chacun dans un cercle noir, distribués tel un message codé, se sont inscrits devant mes yeux pourtant clos, en pleine nuit, tandis que je venais de me réveiller en sursaut.

Un rébus peut-être ?

Une énigme en tous cas.

Il m’arrive assez fréquemment de voir des images se révéler de la même manière, fugacement, juste au seuil de l’endormissement. Des contours de visages, des regards, des silhouettes humaines ou animales, des formes abstraites, des couleurs, des phrases, des mots, des signes et des symboles viennent enjoliver ce passage subtil entre la veille et le sommeil. Ces brèves visions me sont devenues familières. Parfois, je les convoque, et lorsqu’elles daignent se manifester, si prégnantes et en même temps si promptes à disparaître, je tente de les retenir, en vain. Les plus précises s’impriment en mon esprit si puissamment que je ne les oublie plus. Elles méritent alors toute mon attention et m’entrainent sur la piste d’interprétations possibles.

Ce dernier message hermétique m’obsède.

Je dois savoir.

41_edited_edited_edited.jpg

Le monde d'Eléonore,
oursonne et enfant intérieur

Rejoignez l'auteure

Pour être informés de l'avancée du récit et donner votre point de vue, voire imaginer la suite

Merci pour votre envoi

bottom of page